Le besoin d’une mesure de risque standardisée (la VaR).

Le développement des activités de marché et les pertes subies par les institutions financières dans la dernière décennie ont nécessité pour les intermédiaires financiers de bien comprendre les risques induits par leurs activités. En conséquence il apparaît le besoin d’une meilleure quantification des risques financiers, à partir d’outils adéquats de contrôle interne qui devront assurer la qualité du processus de mesure, de suivi, et de gestion du risque. Les autorités bancaires au niveau internationale ont donc pris des mesures afin que le développement d’une approche systématique et standardisée de mesure ,de suivi, et de gestion du risque puisse avoir lieu. Ce développement s’est concrétisé avec le comité de Bâle de 1995 et la Capital Adequacy Directive soutenue par les autorités régulatrices telles que le Groupe des Trente et The Bank for International Settlements. La Capital Adequacy Directive (CAD) a fait de la VaR l’outil privilégié de calcul de la quantité nécessaire de fonds propres pour les activités de marché de la banque. Conceptuellement, la VaR est une notion très simple : l’idée est de résumer en un seul nombre l’ensemble des pertes potentielles que peut subir le portefeuille d’activités financières de la banque en agrégeant toutes ses positions, c’est à dire en une mesure cohérente de risque. La VaR essaie donc de quantifier dans un intervalle de confiance pré-spécifié, la perte potentielle maximun que peut subir une position isolée donnée, ou un portefeuille ou la banque dans son ensemble, sur une courte période de temps (allant de 1 à 10 jours ouvrés) dans des conditions de marché normales. Cette mesure basée sur des conditions de marché normales n’a que très peu de porté dans des périodes de mouvements extrêmes du marché, il faudra donc recourir à des tests de stress et à des analyses de scénarios afin de compléter cette mesure. Cette mesure appliquée à différents portefeuilles de la banque devrait permettre d’identifier les activités les plus consommatrices de fonds propres pour le risque de marché, et ainsi d’allouer ces fonds propres aux activités les plus rentables. Car plus la perte potentielle est importante pour un niveau de rentabilité donnée moins l’activité semble rentable. Il faut noter que la CAD laisse le choix aux organismes financiers de la méthode standard ou alternative pour le calcul de la charge en fonds propres liée aux activités de marchés (ce montant est souvent rapporté aux fonds propres total). La méthode standard consiste à considérer séparément les différentes catégories d’actifs et de leur attribuer indépendamment un pourcentage de fonds propres nécessaire pour le risque de marché. La méthode alternative est basée sur le modèle interne de VaR de la banque. Cette méthode doit prendre en compte les effets de diversification entre les différentes catégories d’actifs.